Depuis quelques mois, des cheveux blancs poussent tout groupir sur le dessus de ma tête. Ils ont une autre consistance que les autres, sont plus durs, un peu en tire-bouchon. Comme ils sont parfois plus courts que les autres, on les voit bien.

Ma chef – qui n’en a pas encore ou se fait teindre les cheveux : elle a 50 ans et je suis un peu naïve, m’en faisait la réflexion récemment. À mon père j’expliquais que c’était mes bonnes idées qui jaillissaient – et en ce moment, ça fourmille… Ma coiffeuse me faisait la prudente réflexion qu’on pourrait les teindre, vous savez : faire juste un balayage....

Et bien moi mes cheveux blancs, je les aime beaucoup.

D’abord parce que mon mari en a aussi : nous blanchissons de concert et nous trouvons ça rigolo (la coiffeuse éberluée : ah bon, vous n’avez pas envie de les cacher?)

Ensuite, et c’est plus personnel : il y a cent ans, je n’aurais sans doute pas eu l’occasion d’en avoir, des cheveux blancs.

En 1916, la « pancréine » venait juste d’être découverte par le Roumain Nicolae Paulescu. Banting et Best n’ont extrait l’insuline, qu’ils appelèrent à l’époque l’islétine (je ne sais pas si on peut franciser), qu’en 1921 et l’ont testée sur l’humain en 1922 (enfin, la version purifiée de Collip).

Donc et jusqu’à preuve du contraire : réjouissons-nous des progrès de la science et laissons mes cheveux vieillir comme bon leur semble, puisqu’ils en ont la possibilité (et allons manger une glace : ça aussi, c’est maintenant possible!)

Bonne journée à vous.