Réduction des quantités d‘insuline grâce à la pompe

Publié le 29 Septembre 2014

S’il y a bien une chose qui m’a fascinée lorsqu’on m’a montré la pompe et qu’il a fallu mettre au point le taux d’insuline basale, c’est l’assez radicale réduction de la quantité d’insuline nécessaire, ainsi que la possibilité de doser subtilement les boli.

(Petit rappel:

  • En ce qui concerne l’insuline basale, les pompes diffusent en continu un peu d’insuline ultra-rapide, qui couvre sur 24 heures les besoins du métabolisme de base. Comme on peut régler le débit par heure, on peut donner par exemple 0,400 unité d’insuline de 2:00 heures à 4:00 heures du matin, puis augmenter légèrement la dose à 0,600 de 4:00 heures à 6:30 heures, pour la rediminuer à partir de 6 heures 30. On peut interrompre ou diminuer cette diffusion à tout moment.
  • Lorsqu’on pique de l’insuline basale au stylo, on pique le soir (pour la nuit ; le matin pour la journée) une assez grande quantité d’un coup. Cette insuline spécialement conçue est mélangée en quelque sorte à un retardateur afin qu’elle se diffuse lentement dans le corps, elle est active 10 à 12 heures dans le sang. Le réglage n’est donc pas aussi fin et la basale a une courbe d’action qui peut ne pas convenir à tous les diabétiques et surtout, les quantités sont de facto plus grandes et ne peuvent être annulées : piqué, c’est piqué...
  • En ce qui concerne les boli, la pompe permet de faire plus que des boli normaux : elle peut être une aide (notamment pour les parents qui prennent en charge le calcul d’insuline à la place des enfants) :
    • afin calculer le bolus à injecter selon la quantité de glucides que l’on pense manger
    • afin calculer le bolus à injecter selon le taux de glycémie (si l’on ne veut pas manger mais qu’il faut faire une correction de glycémie par exemple)
    • afin de faire un bolus mixte ou prolongé (qu’on appelle aussi du doux nom de « bolus pizza »), c’est-à dire que l’on injecte une quantité X d’insuline tout de suite et que l’on programme la pompe afin de prolonger le reste du bolus pour une quantité donnée de temps. C’est de cette fonction dont je me suis servie dimanche dernier alors que j’étais à un brunch. J’ai à peu près calculé le contenu de mon assiette, ai évalué la remplir 2 fois et passé environ 1 heure à table : j’ai donc divisé mon bolus en deux et dit à ma pompe d’étaler la seconde partie sur une heure. Pour un en-cas exceptionnel en plus, pas de problème : j’ai fait un bolus normal entretemps. La pompe m’indique combien d’insuline est encore active, ce que je prends en compte dans mon calcul.

 

Fin du petit rappel)

 

 

Comme ma conseillère m’expliquait le fonctionnement de la pompe : le changement de réservoir, la purge puis le remplissage de la canule (ça sonne comme si j’étais une pro, mais en fait pour l’instant je répète surtout bêtement ce qu’on m’inculque – une façon comme une autre d’intégrer les nouvelles données et de m’approprier le déroulement des opérations), bref, nous parlions, justement à propos du remplissage de la canule, du ¼ ou de la ½ unité que cela représentait. « On peut le faire – ou pas » me disait ma conseillère, « une demi-unité de plus ou de moins, pour toi ça n’est pas vital, mais ca peut être très important pour d’autres. » « Ah-ha, dis-je, mais pour qui alors par exemple ? » (genre : Mme Müller serait-elle mieux que moi ?) « Mais pour les bébés par exemple. Pour eux, qui sont très sensibles à l’insuline et qui peuvent avoir un besoin journalier d’ensemble de 5 unités d’insuline pour 24 heures, une demi-unité en plus ou en moins… ils la sentent ! »

Paf ! sur le front – bon sang mais c’est bien sûr – comment ai-je pu poser une question aussi bête malheureuse égocentrique que je suis !? Ce sont les enfants les premiers touchés par cette maladie, ce sont eux qui sont souvent mis sous pompe (ce qui leur évite de nombreuses injections parfois douloureuses), celle-ci leur permettant (ou permettant à leurs parents) de la régler de façon fine et subtile et de délivrer des quantités infimes d’insuline – la plus petite étant de 0,05 sur la mienne.

Tandis que je me demandais quoi manger pour couvrir 0,05 unité d’insuline, j’admirais également l’ingéniosité des médecins, techniciens et ingénieurs qui mettent au point de tels bijoux de technique, des instruments aussi pointus mis à la portée du malade, afin que celui-ci puisse prendre lui-même (ou ses parents) sa maladie. C’est sans doute le grand avantage de la pompe – et ce qui vaut pour les enfants vaut également pour moi, dont le pancréas fonctionne encore et qui ai donc encore seulement des besoins réduits en insuline (« Das ist ja gar nichts ! » disait ma conseillère en souriant lorsqu’elle mettait au point le taux de basale…)

Sur ce, bon calcul de bolus à tous et bonne journée à vous !

 

Rédigé par Amice

Publié dans #diabète, #thérapie, #pompe

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