Insuline hormone de force

Publié le 14 Avril 2014

Pour blaguer, ma sœur me disait l’autre jour à propos de mon insuline que c’était ma kryptonite. Dans mon esprit, l’insuline permet au sucre de passer dans les cellules et de ne pas rester dans le sang. Son action s’apparentait pour moi à celle d’un ballon qu’on perce : on a plein de sucre dans le sang, pchitt on pique de l’insuline et paf, le ballon se dégonfle et tout le sucre s’évapore… whhout dans les cellules (oui je pense beaucoup par onomatopées).

Or l’autre jour en écoutant la conférence du Pr. Grimaldi (dont je vous recommandais l’écoute, je remets le lien pour ceux qui dorment près du radiateur), je l’entendais dire au détour d’une réponse : « l’insuline est l’hormone de la force », sans qu’il ait pu développer plus.

Et figurez-vous que j’ai fait quelques recherches et que j’ai découvert que c’est un moyen de dopage. Vous le saviez, vous ? Moi je suis complètement tombée des nues (kabroch).

Ses effets sont apparemment les suivants :

  • Meilleure absorption du sucre par les muscles (là d'accord)
  • Action anabolisante (constitution de tissus, notamment de masse musculaire)
  • Améliore la récupération
  • Permet l’activation d’autres hormones
  • Augmente l’endurance

Les sportifs qui se dopent se font une piqûre d’insuline puis prennent une grande quantité de sucre, afin que celui-ci passe dans les muscles. Comme elle disparaît très vite du sang (quelques minutes), on ne peut que difficilement la détecter. En général elle est associée à d’autres anabolisants.

Il me semblait que l’insuline favorise la prise de masse grasse (et que c’est pour cela que certaines jeunes diabétiques ne piquent pas assez d’insuline, afin de perdre du poids), mais il semble que cela dépend des doses.

Mais se piquer de l’insuline sans qu’on soit forcé ! Cela me paraît ahurissant ! Et dire que nous les diabétiques, on est obligé de se piquer tout le temps…

Il y a tout de même des gens qui se cherchent des complications, alors qu’ils ont une machine, un corps, qui fonctionne si bien tout seul !

Donc je me permets de préciser ici, au cas où des apprentis-dopeurs passent par ici : un non-diabétique n’a pas besoin de se piquer de l’insuline :

  • D’abord c’est un produit qui coûte cher (commençons par le côté pratique des choses).
  • Puis si vous ne piquez pas la bonne dose vous allez vous retrouvez avec trop de masse grasse au lieu de jolis biscotos.
  • Ensuite vous risquez de faire des hypoglycémies, puisque votre pancréas produit déjà suffisamment d’insuline ! Vous risquez de mal évaluer la quantité et la qualité de sucres à ingérer lors de l’injection. Votre pancréas pourra, si vous prenez trop de sucre, produire trop d’insuline, ce qui sur le long terme pourra conduire à… un diabète de type 2 (et je ne voudrais pas dire, m’enfin cela me paraît légèrement contre-productif …)

Je répète l’une des premières choses que l’on m’a apprises lorsque je suis tombée malade : apprends à penser comme un pancréas.

Oui, d’accord, j’y arrive de temps en temps, mais… vous pensez bien qu’avec mes deux petits stylos piqueurs, mes deux sortes d’insulines et mes petits tableaux de calculs pour voir quand, comment et à quelle hauteur couvrir mes besoins en insuline, je suis complètement simpliste ! Jamais un diabétique n’arrivera à atteindre le subtil fonctionnement de toute cette machine complexe et sensible qu’est le système hormonal et en particulier le pancréas, et ce malgré l’expérience, les formations, etc. (en soit donné pour exemple les fortes variations de glycémies lors d’épisodes émotionnels). Et donc un sportif qui veut se doper ne pourra que complètement dérégler la machine.

Soyez donc grand et cachez d'un mouchoir blanc cette insuline que vous ne sauriez voir...

 

Bonne journée à tous !

 

P.S.: Qu'il me soit permis ici une petite digression car il faut que je vous avoue que je ne me lasse pas d'admirer le pancréas depuis que je sais que le mien ne fonctionne plus, mais n'est-ce pas le propre de l'être humain, de ne pas estimer ce qu'il a et d'en regretter toutes les qualités lorsqu'il en est privé?

Ainsi donc chers lecteurs, ayez de douces pensées pour votre pancréas qui fonctionne sans bruit et sans même un ronronnement et sans jamais une défection, pour votre plus grand bien, et qui distille en toute discrétion, tranquillement et subtilement toute l'insuline dont vous avez besoin car il est à la plus grande écoute de votre corps, de vos gestes et de vos activités, de votre alimentation et même de vos pensées douces ou violentes et des répercussions d'icelles sur votre système hormonal.

Oui, chérissez-le en secret ou ouvertement, dites-lui des mots doux: que la pancréaphilie soit.

Rédigé par Amice

Publié dans #diabète, #complications

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