Variations en glycémies majeures

Publié le 14 Mars 2014

Ah les glycémies! Comme on l'apprend très vite en tant que diabétique (de type 1 en tous cas, les diabétiques de type 2, je ne sais pas trop comment cela se passe pour eux - je vais me renseigner tiens...), les glycémies font partie de notre quotidien.

Les DT1 doivent faire des glycémies, c'est-à-dire mesurer le taux de sucre dans le sang, plusieurs fois par jour. Ceci les aide à "penser comme leur pancréas", défaillant.

Penser comme un pancréas, quand on m'a dit cela, cela m'a fait penser aux cafés-philo de France (ont-ils encore cours?). Pascal n'a qu'à bien se tenir, voyez.

Si vous n'êtes pas diabétique, vous avez une mécanique subtile qui fonctionne sans que vous vous en rendiez compte: le pancréas. Cette machine produit de l'insuline en quantité dont votre corps a besoin selon ce que vous mangez.

Par exemple, si vous mangez du fromage, le pancréas saura certes que vous mangez, mais ne produira pas beaucoup d'insuline, puisque le fromage ne comporte pas beaucoup de glucides. Si au contraire, vous vous jetez sur une tartine au miel, il saura tout de suite que cet important apport de sucre ne devra pas rester dans le sang, mais être introduit dans les cellules, afin que votre corps puisse utiliser cette énergie. C'est le rôle de l'insuline: introduire le sucre dans les cellules. Votre douce machine pancréatique saura également quand le besoin en insuline baisse et diminuera sa production en conséquence.

 

Si vous êtes DT1, votre pancréas est d'abord affaibli puis knock-out, c'est donc à vous d'introduire de l'insuline dans votre corps. Seulement, on ne met pas des doses irraisonnées en piquant à tort et à travers. Car, et ça tombe certes sous le sens, mais c'est important: une fois l'insuline, piquée... on ne peut plus l'enlever!! Elle agit donc, qu'on le veuille ou non. Et si l'on pique trop d'insuline alors que le taux de sucre dans le sang est déjà faible (et que l'on veuille avoir une activité sportive par exemple), on risque de "faire une hypoglycémie".

Gast, comme on dit chez moi, et alors? Alors, ça n'est pas grave en soi - mais ça peut le devenir. Dans un premier temps, c'est surtout très gênant. En tant que non-diabétique on a parfois des moments d'étourdissement quand on fait des efforts trop intenses et qu'on a très faim par exemple. Eh bien c'est un peu la même chose. On tremble, on a des sueurs froides, on se sent flageoler sur ses jambes, on sent que les idées tournent dans tous les sens, on devient nerveux, irritable - ou alors on dit des bêtises et on rit pour un rien - bref, la machine se déglingue et surtout s'arrête: il faut s'asseoir voire s'allonger et prendre quelque chose de sucré (fruit, jus de pomme, dextrose etc - mais pas trop non plus).

 

Tout cela pour vous dire que, pour pouvoir piquer la dose d'insuline qui convient, il faut savoir combien de sucre vous avez dans le sang.

Les taux de sucre doivent être compris entre 80 et 140 mg/dl.

taux de glycémie environ deux heures après la prise alimentaire

taux de glycémie environ deux heures après la prise alimentaire

Sur cette image on voit un taux mesuré environ deux heures après le repas, c'est acceptable. J'ai l'impression qu'en France on insiste beaucoup pour que les gens aient un taux plutôt proche de 80 à jeûn, et évidemment, c'est toujours mieux; mais ici en Allemagne on nous (me) fiche plutôt la paix tant que les taux ne sont pas à 350 le matin.

Pour faire ces glycémies on utilise ceci:

Matériel à glycémiesMatériel à glycémiesMatériel à glycémies

Matériel à glycémies

On introduit la petite bandelette dans le lecteur de glycémie, puis avec la petite lancette - ici verte - on se pique le bout du doigt afin de faire perler une goutte de sang - ce qui s'appelle une glycémie capillaire, ça fait tout de suite plus riche. On peut choisir de piquer plus ou moins profondément - pour les petits doigts d'enfants, pas la peine de piquer profond, pour les adultes aux doigts calleux, pas de pitié. Le lecteur de glycémie indique au bout de 5 secondes le taux de sucre actuel, de façon assez précise.

 

D'ailleurs je tiens à préciser que les diabétiques d'aujourd'hui ont énormément de chance de pouvoir utiliser cet appareil, qui leur donne une grande liberté et une grande indépendance vis-à-vis des médecins, et les responsabilise. En effet, il y a dix ou vingt ans, ces appareils n'existaient pas et les patients devaient se rendre chez le médecin pour faire une prise de sang ou une analyse d'urine afin de savoir quel était leur glycémie (et quand on sait à quelle vitesse les taux sanguins varient dans une journée on n'ose imaginer les bêtises que les patients ont dû entendre la difficulté pour les médecins d'aider les patients.

Ces petits appareils permettent un contrôle quotidien plus serré, et sont donc un outil de première importance pour aider le diabétique à réguler son taux de sucre.

 

Le danger est plutôt de trop mesurer! En effet, à trop mesurer, on peut prendre des décisions erronées. Un exemple: on mesure un taux très haut (alors qu'on vient de faire un effort physique important), on décide de faire baisser ce taux en piquant de l'insuline. Seulement, ce taux n'était que le reflet d'une glycémie qui "retombera" peut-être peu après, or, si le taux redescend alors qu'on a piqué... le taux de sucre descendra encore plus: on risque l'hypoglygémie! Il faudra donc manger quelque chose de sucré - ce qui a nouveau élève le taux de sucre, et... voyez dans quel engrenage on se trouve tout d'un coup embarqué?

Pour éviter ces effets grand-huit, les médecins conseillent de ne mesurer le taux qu'avant les prises alimentaires et le soir avant le coucher (... mais aussi avant de faire du sport et avant de prendre le volant, mais là je ferai un autre post, parce que ca devient vraiment long :) )

 

Bonne journée à vous et... diabétique ou non: bonne glycémie!

Rédigé par Amice

Publié dans #glycémie

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